CP: Arrêtés anti-burkini = oppression des femmes voilées !

Communiqué de presse des effronté-e-s / 24 août 2016

Arrêtés anti-burkini = oppression des femmes voilées !

Les effronté-e-s, association féministe, laïque et anti-raciste comme le précise notre texte fondateur, sont extrêmement choquées par les faits qui se sont déroulé sur une plage, à Cannes le mardi 16 août, et dans beaucoup d’autres. Une femme portant un voile a été interpellée par plusieurs policiers qui l’ont sommé de le retirer ou de partir, avant de la verbaliser.

Que se passe-t-il au pays de la déclaration des droits de l’HOMME ? Le racisme n’est-il plus puni ? Pire, il serait institutionnalisé par l’État ?

Par quel détour retors le voile et le burkini, dénoncés comme étant sexistes, deviennent-ils les instruments d’une double peine ? Comment peut-on dénoncer le voile comme moyen d’oppression des femmes, interroger les pratiques religieuses qu’elles subissent spécifiquement, et dans le même temps, les violenter dans l’espace public à cause de lui ?

Ce procédé est intolérable, absurde, injuste et contreproductif. Les femmes n’ont pas à être à la fois les premières victimes du patriarcat et de ses dommages collatéraux. Ni la police, ni les préfets, ni les maires, ni même les représentants de l’État français ne semblent se préoccuper de la libération des femmes et de leur condition réelle. La preuve, ils les désignent comme coupables des injonctions patriarcales qu’elles subissent : Dans la sphère privée, beaucoup supportent déjà l’ordre moral conservateur et sa police des mœurs, et dans l’espace public, l’oppression institutionnelle prend le relai à travers ces arrêtés. Sans oublier les harceleurs de rue qu’elles auront rencontré en chemin. Triple check-point, triple humiliation, triple persécution !

Encore une fois, la structure patriarcale reste cachée, en arrière-plan, en trompe-l’œil, ses acteurs masculins invisibles et impunis, et les femmes jetées en pâtures, humiliées au grand jour et devant témoins.

Les effronté-e-s s’opposent fermement à toute violence envers les femmes voilées tant que le principe de laïcité est respecté. Le voile n’a à être interdit ni à l’université ni dans l’espace public. Il est en revanche fâcheux que le gouvernement aie lamentablement reculé devant des mouvements conservateurs et religieux qui se sont opposé aux ABCD de l’égalité, programme d’éducation contre le sexisme et pour l’égalité entre les filles et les garçons à l’école. Plus de savoirs sur leur condition, de sensibilisation, de moyens sociaux, d’autonomie financière aideront bien plus les femmes qu’une amende assortie d’un ordre brutal à se déshabiller sur une plage.

Contact = Anaïs Haddad : 06 87 03 54 69

 

 

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