Agressions sexuelles sur des lycéennes par la police à Rennes, nous exigeons une enquête !

Communiqué de presse des effronté-es
24 mai 2021

Agressions sexuelles sur des lycéennes par la police à Rennes
Nous exigeons une enquête !

Les élèves du lycée Bréquigny à Rennes bloquent leur établissement depuis deux semaines pour protester contre le “bac Blanquer” *. Dès le 1er jour, et semble-t-il systématiquement,  les CRS sont intervenus, faisant usage de la matraque, de l’étranglement et même du LBD, pointé sur le visage des lycéen-nes.

Quand la répression violente des mouvements sociaux est appliquée à des mineur-es

Le blocage est un outil courant de la mobilisation étudiante et lycéenne, mobilisation qui est un droit, et les CRS ou la BAC n’ont rien à faire dans un lycée ! Les armes de répression telles que le LBD encore moins ! Devra-t-on en outre rappeler que celui-ci n’est pas supposé être utilisé de cette manière ? La police a également chargé les élèves avec une voiture, manquant de les renverser, alors que ces dernier-es déplaçaient des poubelles pour bloquer leur lycée.

De telles méthodes sont déjà scandaleuses envers des manifestant-es adultes, elles sont intolérables envers des adolescent-es.

« Si je te rattrape je te viole »

A cette répression violente se sont ajoutés, vendredi dernier, des propos inadmissibles des policiers envers des lycéennes : « Ah tu jouis là », s’est entendu dire cette élève plaquée contre un arbre, son masque violemment arraché. S’en suivra une garde à vue de 8 heures.

« Si je te rattrape je te viole », « Je vais te tringler » sont autant de menaces proférées envers d’autres lycéennes. Une autre élève dit avoir subi des “attouchements” de la part des policiers, qui en droit ne sont rien d’autre que des agressions sexuelles, passibles de 5 ans de prison et 75 000 euros d’amende.

Ces témoignages ont été recueillis par le média Révolution permanente. D’autres journaux locaux font état de matraquage d’un élève au sol, selon les enseignants qui ont protesté dans une lettre ouverte contre l’intervention de la police, autorisée par l’administration de l’établissement, et qui ont également fait grève la semaine passée, en soutien aux élèves.

L’intervention de la police en milieu scolaire et étudiant n’est pas nouvelle. L’usage de la force est courant. La police a franchi un pas de plus à Bréquigny en adressant des propos sexistes aux élèves, en agressant sexuellement l’une d’entre elle et en menaçant des lycéennes de viol. On est en droit de s’interroger sur les priorités du Ministre de l’Intérieur : Monsieur Darmanin ferait mieux de s’inquiéter des agissement de sa police plutôt que de porter plainte contre Audrey Pulvar, qui a simplement usé de sa liberté d’expression en désapprouvant sans ambages, mais de manière aucunement insultante ni diffamante, la manifestation des policiers du 19 mai.

Nous exigeons qu’une enquête de l’IGPN soit demandée par le Ministère de l’Intérieur afin que toute la lumière soit faite sur ces actes inadmissibles, et que les policiers qui se sont rendus coupables d’actes délictueux soient poursuivis.

Aussi, l’association Les effronté-es ne cesse d’alerter sur la nécessité de former la police contre les violences sexistes et sexuelles. Les faits déroulés à Bréquigny ne font que prouver l’importance capitale de ces formations spécifiques du personnel de police.

Contact presse :
Claire Charlès : 07 60 36 38 29

*Le Ministre de l’Éducation Nationale a décidé que le bac se déroulerait comme à l’habitude en présentiel, malgré les conditions sanitaires et les circonstances difficiles dans lesquelles les élèves étudient depuis plus d’un an. Ceux-ci demandent, au lycée Bréquigny, l’annulation des épreuves de fin d’année et la prise en compte du contrôle continu, selon les aménagements du bac 2020.

PHOTO D’ILLUSTRATION : GOMET’ / LYCÉE AIX-MARSEILLE, 2018

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