SOLIDARITÉ avec Marguerite Stern

Communiqué des associations féministes marseillaises suite à l’agression par balle subie par Marguerite Stern à Marseille le 20 octobre 2016.

Dans la nuit du 19 au 20 octobre, une balle est tirée dans la vitre de l’appartement de Marguerite Stern. Elle a le temps de voir par sa fenêtre deux hommes, dont le tireur, s’enfuir en voiture. Cette balle a été tirée pour la faire taire. En effet,  depuis qu’elle est arrivée dans le quartier, elle a refusé d’accepter ce harcèlement de rue dont elle-même et beaucoup d’autres femmes sont victimes, au quotidien.

Qu’on la siffle, qu’elle doive subir des commentaires sur son physique, qu’on la suive, lui demande son numéro, l’insulte : tout cela porte atteinte à la dignité et restreint la liberté de mouvement à laquelle tout.e citoyen.ne a droit. Marguerite, ancienne militante des FEMEN, dérange parce qu’elle refuse de se taire, et tente de répondre par l’échange et le dialogue. Pour cela, elle reçoit des menaces de viols répétées, puis est finalement agressée de nuit à son domicile, le 20 octobre.

Ce qui est arrivé à Marguerite est loin d’être un cas isolé. On apprend que, ce mois-ci, elle est la cinquième femme en région PACA à avoir été menacée à l’arme à feu dans des circonstances similaires. Malgré le choc, malgré la peur, elle a eu le courage de témoigner mais c’est aussi la voix de ces autres victimes que l’on veut relayer, et de toutes celles, invisibles, qui échappent aux chiffres et aux statistiques parce qu’elles n’ont pas pu porter plainte.

Porter plainte, parlons-en car les mésaventures de Marguerite ne s’arrêtent pas cette nuit du 20 octobre… Immédiatement après les faits, elle appelle la police, qui se déplace en nombre et réalise tous les relevés nécessaires à l’enquête qui va être ouverte. Mais, une nouvelle épreuve l’attend, quelques heures plus tard lorsqu’elle doit se rendre au commissariat pour effectuer sa déposition. Les questions et remarques de l’homme en charge de cette dernière virent rapidement à la culpabilisation de la victime. Ainsi, lorsqu’elle signale les menaces de viols qu’elle a subies, il lui demande comment elle était habillée. Alors qu’elle s’insurge contre cette question qui inverse les rôles, il lui conseille de « faire profil bas » à l’avenir. Sans respect pour son état de choc, elle est réduite au statut d’agitatrice.

En tant qu’associations/organisations/collectifs militants contre le sexisme et les violences qui l’accompagnent, en France en général, à Marseille et en PACA en particulier, nous demandons à ce que ces violences inacceptables aient une visibilité à la hauteur de leur gravité. Nous apportons tout notre soutien à Marguerite et à toutes les victimes qui vivent dans la peur. Nous continuons à croire que la lutte contre le harcèlement de rue doit passer par l’éducation des citoyen.ne.s ainsi que par une prise de conscience collective. Nous réclamons une réelle politique d’éducation  des forces de l’ordre à la prise en charge des victimes de harcèlement  et condamnons fermement la double peine du discours culpabilisateur qui est imposée à ces dernières.

Nous invitons chacun.e.s à dénoncer ce type de violence et à apporter leur soutien aux personnes qui en sont victimes. Tenter de nous imposer le silence par la peur  ne nous fera pas taire. L’espace public appartient à tou.te.s, et doit être un lieu de vie et de partage, pas d’oppression ni de terreur.

Stop Harcèlement de Rue – Marseille

Osez le Féministe 13

Femen

Les effronté-e-s

Coordination de la Marche Mondiale des Femmes 13 Paca

Nathalie Rocailleux (AFL Transition, CESER PACA)

Femmes Solidaires Marseille

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